Biodiversité à cultiver : le verger
Quand la biodiversité domestique est utile à la biodiversité sauvage Les vergers font partie des écosystèmes agricoles les plus riches d’un point de vue biologique. Les arbres fruitiers offrent nourriture, abris, lieux de reproduction et d’hivernage à un grand nombre d’espèces, dans la mesure où aucun traitement phytosanitaire n’est appliqué. Les houppiers servent de supports à la nidification d’oiseaux (verdiers d’Europe, merle noir, pinson des arbres), de postes de chant, de perchoirs ou de ressources de nourriture. La floraison est une formidable source de nectar et de pollens profitant aux papillons et aux abeilles. Les cavités qui se forment sur les vieux arbres ou les arbres abîmés par les intempéries deviennent propices à de nombreuses espèces : chauves-souris, chevêches d’Athéna, huppes fasciées, mammifères arboricoles (loir, lérot), insectes xylophages et de nombreux champignons. Le verger communal de la Jarrie-Audouin est ouvert à tous les habitants du village, chacun peut y venir cueillir des fruits. Il est fauché une seule fois par an à la fin de l’été pour faciliter la reproduction des espèces. Le saviez-vous ? Longtemps éclipsées par l’abeille domestique qui produit notre miel, les abeilles sauvages, ou abeilles solitaires, sont les véritables piliers de la pollinisation. Sans ruche, ni apiculteur, elles assurent la fécondation d’une immense partie de nos cultures et de notre flore. Aujourd’hui, ces insectes pollinisateurs disparaissent à un rythme alarmant. Leur sauvegarde est urgente. Abeilles tisserandes, charpentières, halictes, mégachiles, collètes, bourdons… environ 20 000 espèces ont été décrites à ce jour à travers le monde, dont un millier en France. La plupart des abeilles sauvages sont solitaires et ne produisent pas de miel. Elles vivent moins d’un an et meurent généralement en hiver, peu après avoir pondu. Elles nidifient dans les tiges des plantes, des galeries creusées dans le bois ou la terre, les anfractuosités des arbres, la coquille vide d’un escargot… Délicates avec les fleurs et très mobiles, les abeilles, sauvages et domestiques, sont de loin les plus efficaces de tous les pollinisateurs. Pour se nourrir et alimenter leur progéniture, elles butinent le nectar et collectent le pollen. Ce faisant, elles transportent les grains de pollen de l’étamine (organe mâle d’une fleur) vers le pistil (organe femelle) des fleurs de la même espèce. Cette pollinisation est l’étape indispensable à la formation des graines, des fruits et des légumes. Grâce à leurs nombreux poils (sensilles), auxquels s’accroche le pollen, et à leurs langues plus ou moins longues, adaptées à chaque fleur, les abeilles peuvent butiner et polliniser plus de 80 % des espèces sauvages et 75 % des plantes cultivées, dont 90 % des arbres fruitiers.